Il était une fois dans l'entreprise… au fil de l'actualité , la vie au travail n'est pas triste
Il était une fois un directeur financier qui devenait un peu magicien au mois de janvier au moment de la clôture des comptes de l’entreprise.
En effet, de la magie de ses chiffres, allait sortir de ses cuisines une galette dorée et fourrée de bonnes choses qu’actionnaires, dirigeants et salariés comptaient bien déguster et peut-être trouver la fève…
La galette commence par le dosage des ingrédients
Cela commence souvent en décembre où en fonction de l’estimation des résultats de l’année on va chasser les dernières factures à encaisser ou se hâter lentement si on est déjà bien dans ses résultats.
A l’inverse, la comptabilité est priée de ne pas payer plus ou moins opportunément les fournisseurs ou sous-traitants en invoquant une prestation incomplète ou une procédure manquante…
Le magicien a les yeux rivés sur son compteur de pièces d’or…
Chacun a sa recette, il s’agit de « provisionner » des risques qui viendront baisser le résultat pour obtenir le chiffre voulu. Les recettes sont nombreuses, il est aisé de majorer ou diminuer certaines estimations de dépenses liées à un risque, tout en y associant un discours rationnel d’analyste…
Bien sûr des contrôles existent pour les plus maladroits, le Commissaire Aux Comptes demandera quelques ajustements…
Mais à l’instar des étiquetages, il va vérifier la conformité c’est-à-dire que la recette de base est suivie et les ingrédients principaux respectés. Reste le génie du maître financier, dans la crème de fourrage de l’œuvre d’art qui rend la galette unique.
Le partage de la galette
Il s’agit de répartir le résultat avec l’actionnaire à hauteur de ce qu’on lui a annoncé ou au contraire le décevoir un peu, pour justifier un nouveau plan audacieux qu’il n’accepterait pas autrement…
Mais il ne faut pas être grossier car cela mettrait en cause les dirigeants… De la même façon il ne faut pas dépasser trop un bon résultat, cela laisserait croire qu’on a peut-être été timoré au départ…
Enfin, les salariés via la participation aux résultats mais aussi à l’intéressement auront une part de la galette. Là encore la magie consiste à laisser quelque chose (c’est moins cher en charge qu’une augmentation de salaire) mais pas trop non plus. Ce capital n’est qu’humain.
Qui a la fève me direz-vous ? Le magicien bien sûr, une part non négligeable de sa rémunération est basée sur la réussite de cette brillante alchimie !
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